« T’as pas peur de raconter tous ces trucs sur ta vie intime? »
Me demande un ami, suite à mes deux derniers articles.
Lorsque j’ai débuté ce blogue, il y a déjà six mois, je le faisais d’une part parce que j’avais des choses à dire (tiens donc?) et je voulais le faire sans me censurer. D’une autre part, je voulais démystifier le terme bonne fille utilisé trop souvent de manière péjorative. Je m’adressais à des bonnes filles et des bons gars autant qu’à leurs antagonistes.
Étant célibataire depuis (trop) longtemps, j’avais envie d’une tribune où je pourrais en parler librement, un genre d’exutoire où je m’efforcerais de ne pas être trop sucrée ni trop amère. J’avais juste envie d’aborder, à ma manière, des sujets qui me préoccupent comme l’amitié, le célibat, les rencontres, le sexe et accessoirement l’amour.
Bien sur mes propos peuvent déranger, je suis de nature crue. La ligne étant souvent mince entre « être directe » et vulgarité. Cependant, j’essais de ne pas franchir certaines limites, même si je crois tout simplement qu’on doit appeler une chatte une chatte.
Je ne suis pas obsédée parce que je parle de sexualité, ni désespérée parce que je suis célibataire. Je n’ai pas de mépris envers les hommes (au contraire!), mais je ne peux passer sous silence que certains spécimens n’aident pas la cause des autres hommes!
En résumé: j’utilise ce blogue comme psychanalyse et tant mieux si ça peut faire du bien à ceux qui le lisent (la rime est gratuite).
Pourquoi je précise tout cela? Parce que bien entendu, je m’étais un peu préparée à recevoir tôt ou tard des réactions de mon entourage. Disons que certains de mes amis (re)découvrent des parcelles de moi, jusqu’ici insoupçonnées. Quand on écrit tout haut ce qu’on pensait depuis des années tout bas, on s’expose à l’incompréhension et au jugement, le deuxième découlant directement du premier:
Là, t’inventes des affaires j’imagine? Tu dis pas toujours tout ce qui s’est vraiment passé?
Forcément, je raconte les histoires avec MA vision des choses et il existe autant de versions qu’il y a de personnes d’impliquées. Même que la vision que j’avais à l’époque de certains événements ne reflète plus celle que j’aie aujourd’hui. Ce qu’on appelle dans le jargon du métier : avoir du recul. Je précise aussi au passage que je suis auteure, pas lectrice de nouvelles: ça se peut que je romance certains trucs pour rendre la lecture plus agréable. Disons simplement que j’épice, mais que la recette reste la même.
T’as pas envie de parler d’autres choses?
Il est vrai que mon blogue a pour moteur le célibat, mais ce qui est fantastique c’est que ce moteur fonctionne avec plusieurs carburants. Naturellement, je préfère parler de sujet que je maîtrise et disons que les relations défectueuses c’est un domaine dans lequel j’ai une solide expertise. Oui, je peux aussi parler de voyage, de cinéma ou de politique, car oui LBF a des opinions sur d’autres sujets, je vous assure, mais a décidé qu’ici, elle allait aborder un thème encore plus complexe que le conflit israélo-palestinien : les relations hommes/femmes.
Tsé ça va pas aider «ton cas» de te plaindre sur internet que t’es malheureuse toute seule!
« Mon cas » ou « mon problème » dont parle mon ami est probablement mon célibat. Je ne vois pas où est l’inconvénient d’avouer que je ne l’ai pas choisi et qu’il ne me plaît pas? C’est pas une maladie honteuse, certes, mais faut arrêter de croire que TOUS les célibataires sont biens dans cette situation. J’essaye d’en rire le plus souvent possible avec ironie et sarcasme, mais j’avoue que s’il existait un département des plaintes pour célibataires : j’y passerais tous mes lundis matins.
C’est quoi tu veux te faire de la publicité au cas où un gars célibataire te lis? Tu veux envoyer des messages à quelqu’un?
Oui, je prends une chance en racontant mon vécu, en avouant certains aspects de ma vie moins « glorieux » et plus intime, mais je n‘essaye pas de bien paraître et de faire passer les autres pour des cons (ils n’ont souvent pas besoin de mon aide pour ça). Je nommerai jamais personne et je n’ai pas de compte à régler. Ce blogue n’est pas une Vendetta.
Je rassure mon entourage que je me garde en masse de fleurs et quelques pots dans mon jardin secret, mais il y a certains légumes que j’avais envie de déterrer et je me confesse: plusieurs mériteraient aussi de se faire planter 😉 Comme dans un potager, il émane parfois le bon parfum des récoltes et d’autre fois, il y a comme une odeur de purin. Parce que OUI, qu’on ne le veuille ou non, faut de la marde pour faire pousser les bonnes choses!
Pis ma vie sentimentale ne manque pas d’engrais.
Alors voilà. Je vais continuer de me vider le coeur et surtout la tête question de mieux pouvoir les remplir et faire de la place pour le nouveau comme on dit.
Finalement, à cet ami qui pense que je me fais de la pub pour trouver un homme: je crois que l’honnêteté, bien que louable, n’est pas très sexy et que les femmes mystérieuses ont encore la cote.
Mais bon, sait-on jamais? Peut-être que MON bon gars est un de mes (futurs) lecteurs: un courageux jardinier qui n’aura pas peur de mettre la main à la pâte ou plutôt à la terre dans ce luxurieux jardin. À deux, on pourrait semer s’aimer et faire pousser des miracles.
Moi, je fournis l’arrosoir et lui…
…la semence!
(Ben quoi? Vous ne pensiez tout de même pas que j’allais dire graine!)
Fin de la séance 23