« Oh! Attends? Arrête, je pense que la capote est pu là ??! »
Cette phrase, aussi érotisante qu’un pet sauce, n’est pas tirée des liaisons dangereuses de Choderlos de Laclo, vous l’aurez deviné.
Qu’on ne le veuille ou non, le préservatif est devenu le troisième joueur dans notre paysage sexuel et comme dans certains threesum : ça se peut qu’il y’en a un qui se sente délaissé. J’ai eu la « chance » de tomber sur quelques gars qui s’en préoccupaient souvent bien plus que moi ou de mon plaisir.
En fait, c’était le préservatif qui avait droit aux préliminaires et à toute l’attention, avant, après et même pendant…
« Aimes-tu mieux que je vous laisse entre vous deux? », ai-je déjà cru bon demander.
Disons qu’une vérification aux trente secondes est un comportement qui se rapprochait plus du toc que de la prudence.
J’avais un chum qui me disait toujours « le plaisir passe par la sécurité » avant d’ouvrir le petit sachet de tisane au caoutchouc! Et non, je n’étais pas dans un cours d’éducation sexuelle au secondaire, mais bien dans ma chambre à coucher avec un homme qui s’apprêtait à me faire l’amour (soupir).
- Tu m’aides pas à le mettre?
- Merde! C’pas une combinaison spatiale ??
Parce qu’en plus de répandre une odeur de tapis de char, faudrait qu’on soit deux à avoir les doigts qui goûtent le pneu!?
Psst petit conseil les filles : faites-vous pousser les ongles, y’a pas un gars qui va risquer de vous demander (rire diabolique).
Je déteste le condom (êtes-vous surpris?) et il me rend bien cette haine. Vous pouvez me traiter de déconnectée et me répéter qu’il n’y a rien d’anormal à aider monsieur à enfiler un condom, moi j’ai un blocage.
Et ne me dites pas qu’il faut apprendre à en rire, faire des petits jeux amusants. Je ne suis pas une gamine de cinq ans à qui on veut faire ingurgiter du sirop qui goûte «pas bon»! Et parlant de ne pas goûter bon… (double soupir). J’imagine mal un gars faire « l’avion va entrer dans le garage » avec son pénis pour inciter madame à ouvrir la bouche, mais bon je m’égare.
Le préservatif est un petit être vicieux qui s’insinue dans nos moments intimes et vient trop souvent briser l’ambiance. Comme un petit stool, il peut trahir les infidélités et peut être investigateur de plusieurs disputes.
J’ai cette histoire du dernier préservatif qui a disparu dans le tiroir d’une amie. Étonnée (le mot est faible), elle demande à son chum:
- Est-ce toi qui l’a pris?
- Pourquoi je l’aurais pris?
- Bien justement, si c’était pas pour t’en servir avec moi?
- Il est peut-être juste tombé par terre! As-tu vérifié avant de m’accuser? Tsé, il s’est peut-être juste perdu!
- Écoutes, je sais qu’il en restait un et oui j’ai vérifié!
- Ben qui me dit que c’est pas toi qui l’a utilisé avec quelqu’un d’autre et tu veux me faire passer ça sur le dos?!!
En résumé : on capote avec les capotes!
Et que dire de cet homme marié qui n’utilise plus de condom depuis des années et soudain en trouve dans le sac à main de sa femme? On peut lui donner ça : le préservatif force la communication dans un couple!
Mais parler condom lorsqu’il n’y a pas encore une relation d’installée, c’est un peu comme discuter divorce le jour de ses noces: délicat.
Car oui, il y a une limite respectable à ne pas dépasser pour prononcer la célèbre phrase: « Fuck! On n’a pas de condom! ».
Et on atteint des apogées de mauvais timing quand les deux sont nus comme un ver et plus excités que Paul Houde devant un tableau de statistiques :
- Attends, j’vais aller en chercher.
- OK (en pensant attendre 30 secondes)
Mais non, votre champion s’habille et va au dépanneur! Tsé quand tu dis spontanéité.
- Ramène-moi dons une pinte de lait en même temps!
CHEZ-TOI ou CHEZ-MOI?
Est-ce à la fille ou au gars à en avoir? Si vous avez répondu les deux, vous gagnez le droit de jouer au docteur! Par contre, selon le genre, le message perçu peut être différent.
Par exemple, un gars qui n’en a pas sur lui c’est souvent synonyme de « j’avais pas prévu monter sur chez toi » et ça le fait bien paraître, à la limite il passe pour un gentleman.
Par contre, une fille qui n’en a pas c’est plutôt signe de « Elle ne se protège pas? Donc, elle peut tomber enceinte? Merde! Elle veut un flo ahhhhhhhhh sauve qui peut !! ».
À l’inverse, une fille « trop préparée » qui ouvre un tiroir et vous présente sa brigade caoutchouc classée par ordre alphabétique de couleur, de goût et d’année, ça peut être plus inquiétant que rassurant non?
« Aimes-tu mieux un rouge fruité de cette année ou un rosé 2012? »
Tandis qu’il peut y avoir un petit malaise si à une première date ton Roméo se penche pour ramasser ses clefs et soudain, une petite pochette « de serviette à main » Durex tombe par terre:
- Wow t’avais prévu le coup!
Un Roméo averti en vaut deux.
En résumé, pour moi, le condom est un serial killer : il assassine le naturel, il massacre le romantisme, il empoisonne le plaisir, il décapite l’excitation, il lapide la magie et il extermine les sentiments. Bon s’exagère.
Mais bon, la bonne fille ne fera pas l’éloge de la non protection bien entendu. Surtout en cette semaine de sensibilisation du VIH et la journée mondiale du Sida (1er décembre). C’est un mal nécessaire, parce qu’il existe un truc encore pire que les maladies ou les grossesses indésirables, une chose qui me répugne encore plus que ses tue-l’amour de latex et ça s’appelle: l’abstinence 😉
Fin de la séance 22