« Ça y est : le bonheur je laisse ça pour les autres! »

J’ai pris cette sage décision après avoir accidentellement versé de l’essence sur ma boite de livre de croissance personnelle avant de m’allumer une cigarette. Je ne fume pas, mais j’avais commencé pour l’occasion. 

J’ai constaté que ma bibliothèque comportait beaucoup trop de livres aux titres louches, mais qui avaient tout de même la qualité d’être inflammables.

• La joie de vivre cogne à votre porte, répondez-lui!

• Arrêtez de nager dans le marasme et sautez dans le bateau du positivisme. 

• Ne broyez plus du noir, broyez du rose!

• Martine chez le psy.

On nous parle du bonheur, comme s’il y avait une recette miracle, mais quand tu passes ta vie à chercher une recette, tu commences jamais à cuisiner bonyenne! 

On veut nous faire croire que le BONHEUR est dans tout : les couchers de soleil, le rire des enfants, le chant des oiseaux. Ou plutôt, le coucher des enfants et le rire des oiseaux (oh oh oh ça fait rire les oiseaux, chanter les écureuils). 

Il y a ceux qui ont le bonheur facile et pire, ceux qui le trouvent par erreur! En vérité, le bonheur, c’est aussi abstrait que l’amour, la mort ou la vie sexuelle de Gandalf. 

Attention, je suis généralement d’humeur heureuse, mais je parle DU bonheur, celui avec un grand B. J’ai essayé pis là je suis pas mal écoeurée de chercher un truc qui semble me fuir?  J’ai même utilisé azimut: j’avais mis mon adresse de départ et le bonheur comme destination, en minimisant bien sûr la marche à genoux à l’oratoire. 

Les Matthieu Ricard de ce monde me diront que le bonheur c’est le voyage et non la destination. Mais on dirait que moi, je reste toujours prise aux douanes!?? Pourtant mes valises sont prêtes, j’ai mon passeport, mon bikini, ma brosse à dents et même quelques préservatifs (si je vais dans un endroit où le bonheur s’y trouve, pas mal certaine qu’il y a aussi du sexe)  

Devenez heureux en 881 étapes faciles!

En vérité, le bonheur ça part des fois subitement et ça peut prendre du temps en tabarouette avant que ça revienne. Pis y’a pas de Saint Antoine de Padoue pour le retrouver. 

Je sais, j’ai essayé.                                           

Quand tu le perds, c’est comme échapper tes clefs dans un banc de neige : tu peux fouiller longtemps ou choisir d’attendre le printemps, mais ça se peut aussi qu’en essayant de le retrouver tu tombes sur de la marde.

« C’est correct la marde c’est ce qui te fera plus apprécier le bonheur ensuite »

Non, mais où il est écrit qu’il faut souffrir pour mieux apprécier les choses de la vie? Au même endroit que « quand on veut on peut »  je suppose? 

« Si tu veux l’arc-en-ciel faudra accepter la pluie ». 

L’arc-en-ciel, la montagne en bonbon pis les licornes! Le bonheur c’est pas une utopie de Disney. C’est un état qui s’évalue sur une échelle allant de éphémère à éternel. Sérieusement, faut juste comprendre que le bonheur c’est aussi instable que les problèmes de consommation de Robert Downey Junior. 

Il existe autant de définitions du bonheur que de sortes de céréales. Pour ma part, je considère que le bonheur c’est comme une boite de chocolat: on ne sait jamais sur lequel on va tomber… euh… non, ça, ça serait vraiment une comparaison de débile. 

Disons plutôt comme un gros coffre à outils où tu dois choisir les outils adéquats pour te construire ton propre bonheur. Un petit bonheur quatre saisons avec eau courante et fausse pour les sceptiques. Y’en a qui ont juste un marteau et qui passent leur vie à taper sur le monde pour se sentir utile. D’où l’importance de bien varier son coffre:

• Il est bon d’avoir un niveau pour essayer de garder l’équilibre.
• Un gallon à mesurer pour calculer les risques.
• Une perceuse pour faire des trous pour laisser passer les mauvais souvenirs.
• Une ponceuse pour adoucir les bouts de notre vie plus rudes.
• Une scie pour couper les ponts avec les gens nocifs.
• Des tenailles pour saisir la chance quand elle passe. 
• Un compas pour te tracer un beau cercle d’ami.
• Différentes équerres pour voir la vie sous plusieurs angles.

(Ces métaphores étaient commanditées par Canadian Tire et leur porte-parole Miley Cyrus.)

Mais outre le bonheur Black & Decker, peut-être bien que monsieur Ricard le bouddhiste a raison : le bonheur c’est le voyage et si je reste bloquée aux douanes c’est signe que je ne dois pas aller si loin? C’est peut-être une petite escapade, un road trip? Ce qui expliquerait pourquoi il est toujours à recommencer.

Et même s’il existait un genre de sourcier (je parle de l’instrument pour trouver l’eau et pas d’Harry Potter) qui pointerait les sources de bonheur, j’aurais bien trop peur de recevoir la baguette en plein la gueule, comme une genre d’image symbolique à la Saint Exupéry :

« Le bonheur part de soi ». 

Sur ces belles paroles, je vais finir de flamber le Secret en écoutant la Compagnie créole! Parce que, finalement, on n’a peut-être pas besoin du bonheur pour être heureux? 

LBF

Fin de la séance 13